Mercredi 23 août 17h-20h – Plénière d’ouverture
L’université d’été des mouvements sociaux s’ouvrira en grandes pompes avec l’intervention de quelques grandes figures internationales :
- Susan GEORGE, écrivaine, présidente d’honneur d’Attac France, présidente du Conseil du Transnational Institute, Etats-Unis/France
Présidente d’honneur d’Attac France et présidente du Conseil du Transnational Institute, deux organisations dont elle a participé à la fondation, Susan Georges est une militante altermondialiste passionnée qui a fait de la lutte contre les multinationales le fer de lance de son action. Elle a été très impliquée en particulier dans les campagnes menées par ces organisations contre l’AMI (accord multilatéral sur l’investissement), l’OMC ou encore les accords de libre-échange encore aujourd’hui. Écrivaine, elle a publié plusieurs ouvrages majeurs sur le sujet dont Le Rapport Lugano , (Pluto Press, 1999 ; Fayard, 2000), Leur crise, nos solutions (Albin Michel, 2010) ou encore Les Usurpateurs (Le Seuil, 2014). - Achille MBEMBE, historien et philosophe, Cameroun
Historien et philosophe, Achille Mbembe est enseignant, actuellement à l’université du Witwatersrand de Johannesburg en Afrique du Sud et directeur de recherche du Wits Institute for Social & Economic Research (WISER). Militant à la Jeunesse étudiante chrétienne au début de ses études d’histoire au Cameroun alors que le continent africain se trouve en plein bouillonnement intellectuel au lendemain des luttes de décolonisation, il est aujourd’hui l’un des principaux théoriciens du post-colonialisme. Après un doctorat en histoire à La Sorbonne, Mbembe passe plusieurs années à enseigner dans différentes Universités aux Etats-Unis. Ses très nombreuses publications, ouvrages et articles, portent essentiellement sur le néo-colonialisme et post-colonialisme, la géopolitique du continent Africain et touchent à la question de la démocratie au XXIème siècle, à celles de l’identité, de la race, des frontières et du vivre-ensemble. Ses deux ouvrages les plus récents publiés en français sont Politiques de l’inimitié (Paris, Editions La Découverte, 2016, 184 p.) et Critique de la raison nègre ( Paris, Éditions La Découverte, 2013, 263 p.) - Zoe KONSTANTOPOULOU, avocate, ex présidente du Parlement grec, fondatrice du mouvement Trajet de Liberté, Grèce
Avocate et ex-présidente du Parlement Grec (en 2015), Zoé Konstantopoúlou a été militante de Syriza puis d’Unité populaire avant de fonder, en avril 2016, le parti-mouvement Plefsi Eleftherias (“Trajet de Liberté”). En tant que présidente du Parlement elle avait notamment créé la Commission pour la Vérité sur la Dette publique grecque qui a rendu son rapport mais dont les arguments sur l’annulation des parts insoutenables, odieuses, illégales et illégitimes de la dette n’ont jamais été entendu par le gouvernement de Tspiras... Affirmant qu’il faut mener “une lutte de libération” vis à vis de l’Union européenne, Zoé Konstantopoúlou participe à la dynamique du “Plan B” à l’échelle européenne et tente de rassembler au sein de son mouvement les déçus du mandat de Syriza. - Edwy PLENEL, journaliste et fondateur de Mediapart, France
Journaliste politique, Edwy Plenel est l’un des fondateurs du site d’information Médiapart, après avoir travaillé 25 ans pour le journal Le Monde et en avoir été le directeur de la rédaction entre 1996 et 2004. Médiapart, qui revendique en mars 2017 130 000 abonnés, a joué un rôle clé dans la révélation de nombreuses affaires et a fait de l’enquête politique le coeur de son activité. Edwy Plenel est également l’auteur de nombreux ouvrages dont plusieurs essais d’interpellation comme, en 2014, Pour les musulmans (Paris, La Découverte, 2014) qui dénonce l’islamophobie et le repli sur soi ou Dire nous. Contre les peurs et les haines, nos causes communes ( Paris, Don Quichotte, 2016; Seuil, « Points », 2017).
Jeudi 24 août 17h-19h – Deux forums simultanés
Crise de l’establishment européen et nouvelles dynamiques
La crise de l’establishment de l’UE semble laisser aux citoyen.ne.s de l’union le “choix” entre un nationaliste identitaire et un néolibéralisme mondialisé (qui ne s’excluent d’ailleurs pas l’un l’autre). Comment alors des alternatives crédibles peuvent-elles émerger avec, en leur coeur, la justice sociale ? Et comment construire des convergences européennes ?
Intervenant·e·s :
- Felipe Von Keirsblick, Altersommet, Belgique
- Eric Toussaint, porte-parole du CADTM International
- Marina Albiol Guzman, eurodéputée GUE, Espagne
La fin de l’hégémonie occidentale ? Luttes pour l’émancipation et tendances vers un système multipolaire
Nous assistons à une profonde transformation du système international. Après 500 ans de domination de l’Europe Occidentale et de l’Amérique du Nord sur le “reste du monde”, nous nous dirigeons à présent vers un monde multipolaire. Cette transformation comporte de nouvelles opportunités comme de nouveaux risques. Constituera-t-elle une chance pour la paix et la démocratisation de l’ordre mondial ou, au contraire, l’instabilité, les conflits et la guerre prévaudront-ils? Le panel s’intéressera à la complexité de ces nouvelles problématiques au delà des schémas simplistes selon lesquels tout serait blanc ou noir. Une attention spéciale sera portée à la situation du Moyen-Orient et de l’Europe – de l’Atlantique à Vladivostok.
Intervenant·e·s :
- Janette Habel, Institut des hautes études d’Amérique latine, France
- Jürgen Wagner, Info Center on Militarization, Allemagne
- Gilbert Achkar, politiste, Liban
The Future Isn’t Working : automatisation, précarité et avenir de l’emploi
La nature du travail rémunéré évolue rapidement, en particulier dans l’Ouest. L’automatisation affecte à la fois les emplois industriels qualifiés et les emplois du secteur des services non qualifiés. Le travail est de plus en plus précaire, notamment en raison de l’ubérisation et de la montée du «capitalisme plate-forme».
Quelles revendications, mobilisations pour que ces changements technologiques soient au service de tou.te.s et non du capital ? Réduction du temps de travail, revenu de base universel, quels nouveaux droits pour les travailleuses et travailleurs ? Et comment pouvons-nous assurer que le travail du care, qui est souvent non rémunéré, soit reconnu et valorisé ?
Intervenant·e·s :
- Irene Escorihuela Blasco, Observatori DESC, Espagne
- Carol Marelli, Transnational social strike platform, Italie
- Jeremy Gilbert, professeur théorie politique et culturelle à l’Université d’East London (sous réserve)
- Verveine Angeli, Union Syndicale Solidaires, France
Vendredi 25 août 17h-19h – Trois forums simultanés
La mondialisation néolibérale à la fin d’un cycle ?
Le Brexit et l’élection de Donald Trump marquent-ils la fin de l’expansion de la globalisation économique et financière ? Traduisent-ils un repli national-identitaire qui aurait vocation à se généraliser ? Ne sont-ils que des accidents dans “l’inexorable” intégration capitaliste mondiale ?Dans cette plénière nous analyserons la «pause» de la mondialisation (la part du commerce dans le PIB mondial est en stagnation) alors que l’OMC en est toujours un puissant promoteur et que les nouveaux accords commerciaux et d’investissement transforment les États pour les conformer aux canons du néolibéralisme et à l’impunité et aux pouvoirs grandissants des entreprises multinationales.
Intervenant·e·s :
- Shalmali Guttal, Focus on the Global South, Inde
- Lora Verheecke, Corporate Europe Observatory, Belgique
- Maxime Combes, Attac France
Des ponts sur les frontières : construire une Europe où les migrant·e·s sont bienvenu·e·s
Que nous apprend la question des migrants sur la crise de l’Union européenne, sur la politique des États ?
Les mouvements d’extreme-droite renforcent leur influence auprès des gouvernements, tandis que des mouvements de solidarité s’organisent pour une alliance citoyenne avec les migrants. Ceux-ci ne sont pas des victimes passives, ils combattent pour leurs droits qui sont nos droits universels et ils sont une composante des luttes sociales
Intervenant·e·s :
- Giusi Nicolini, Maire de Lampedusa, Italie (sous réserve)
- Cédric Herrou, Roya Citoyenne, France (sous réserve)
- Marie-Christine Vergiat, eurodéputée (GUE), France
- Lucky Khambule, Movement of Asylum seekers in Ireland (MASI), Irlande (non confirmé)
Samedi 26 août 17h-19h – Trois forums simultanés...
Le casino s’effondre-t-il ? Le capitalisme financier serait-il arrivé à son terme ?
La libéralisation et la dérégulation de la finance ont été le centre de gravité économique et le moteur de la mondialisation. Les marchés financiers transnationaux ont dramatiquement boulversé l’économie et les sociétés. Qui a-t-il dernière ce phénomène ? Le capitalisme financier serait-il en train de s’effondrer ? À quoi devrait ressembler une réponse émancipatrice ? Voilà des questions cruciales qui demandent à être discutées.
Intervenant·e·s :
- Aline Fares, Finance Watch, Belgique
- John Christensen, Tax Justice Network, Royaume-Uni
- Peter Wahl, Attac Allemagne
Tactiques pour un changement social et écologique
Le modèle économique dominant donne lieu à des phénomènes tels que le changement climatique, la destruction de la nature, qui sont pleinement liés à l’injustice et l’inégalité : si la crise est systémique, elle appelle donc des solutions systémiques.
Mais comment atteindre la transformation sociale et écologique de nos économies ? Quelles actions amènes le changement social ? Et quelle rôle la désobéissance civile doit-elle jouer ? Nous nous pencherons sur les luttes de résistance à l’extension aéroportuaire, contre les projets de gazoducs, de privatisation de l’eau et d’accaparement des terres pour en apprendre comment agir et se mobiliser concrètement afin de faire de luttes spécifiques des atouts puissants pour la transformation du monde.
Intervenant·e·s :
- Elena Gerebizza, Re:common, Italie
- Massa Koné, porte-parole de la Convergence Malienne contre l’Accaparement des Terres (CMAT), Mali
- Aracelli Lozano, Plataforma Contra la Privatización del Canal de YII, Espagne
- Richy C., Plane Stupid, Royaume-Uni
À l’intersection des luttes: Classe, race, genre, écologie
Dans les années 1970 déjà, le mouvement féministe radical affirme qu’il ne peut y avoir de révolution sociale sans libération des femmes. De même, l’anti-racisme s’est progressivement fait une place au sein des combats des gauches. Si les femmes et autres groupes dominés ne constituent pas un groupe homogène, leurs luttes à travers le monde rappellent l’importance de croiser les analyses. Comment les rapports de domination interagissent-ils ? Comment ces analyses peuvent-elles participer de l’élaboration d’un projet altermondialiste ?
Intervenantes :
- Jules Falquet, Maîtresse de conférence en sociologie, Université de Paris Diderot, France
- Danièle Kergoat, Directrice de recherche émérite, France
... Et une assemblée de mobilisation ! 19h-21h
C’est le moment de donner la parole à une diversité de mouvements sociaux qui présenteront leur analyse et leurs perspectives. Face à la poursuite des politiques antisociales, discriminatoires, productivistes et fiscalement injustes menées en France comme dans toute l’Europe, comment développer les mobilisations sociales et citoyennes ? Comment construire les convergences entre mouvements sociaux et au-delà des frontières ? Comment les mouvements sociaux peuvent être porteurs d’alternatives et d’expérimentations pour convaincre une majorité de citoyens que d’autres réponses sont possibles, basées sur l’égalité des droits et la justice ?
Intervenant·e·s :
- Sophie Binet, secrétaire générale de l’UGICT-CGT, France
- Omar Slaouti, membre du Collectif Ali Ziri et Marche du 19 mars, France
- Jean Baptiste Eyraud, porte-parole du Droit Au Logement (DAL), France
- John Christensen, Tax Justice Network, Royaume-Uni
- Aurélie Trouvé, porte-parole d’Attac France
Animé par :
- Carolina Sachs, Attac Allemagne
- Nicolas Galepides, SUD PTT
Dimanche 27 août 14h-16h – Deux forums pour finir en beauté et préparer la suite
La situation actuelle des mouvements sociaux et écologistes et des expériences politiques de gauche du point de vue du mouvement altermondialiste
Ces dernières années le monde a connu des bouleversements rapides et brutaux, et ce à tous les niveaux.Cette plénière s’intéresse à ce qui a changé pour les mouvements, en particulier avec 2011, et aux débats qui traversent les forces politiques de gauche. Nous présenterons la situation dans trois continents.
Amérique du Sud, où les gouvernements de gauche sont arrivés au pouvoir il y a 15 ans, soulevant une vague d’espoir dans le monde entier ; où en sont ces expériences et quel est la situation des mouvements sociaux sur ce continent ?
Etats-Unis, où la campagne de Sanders et les très importantes mobilisations qui ont précédé et suivi l’élection de Trump sont importants pour le mode entier.
Europe, où malgré les importantes mobilisations dans tout le continent et l’émergence de nouvelles expériences politiques comme en Grèce, en Espagne ou en Grande-Bretagne, le manque de coordination à l’échelle du continent après la fin du Forum social européen reste un problème majeur.
Intervenant·e·s :
- Maristella Svampa, sociologue, Argentine
- Cindy Wiesner, Grassroots Global Justice Alliance, États-Unis
- Anastasia Matsouka, avocate, Grèce (sous réserve)
Construire les alternatives systémiques face au désastre écologique et à la crise sociale
Notre époque ne peut être réduite à une simple crise du capitalisme. Les sociétés et la vie sur la Terre sont menacées dans leur fondement. Derrière l’instabilité et le chaos d’un monde chaque jour plus imprévisible, se réinventent des pratiques sociales radicales et des nouveaux récits. Des mondes nouveaux émergent.
Intervenant·e·s :
- Pablo Solon, ex-ambassadeur de Bolivie auprès des Nations-Unies, Bolivie
- Carla Weinzierl, Attac Autriche
- Eric Piolle, Maire de Grenoble, France